Un devoir à accomplir

[HJ : Ouvert à qui veut ]

C'était une clairière ombragée au beau milieu d'une forêt proche d'un petit village isolé et pourtant, la file de villageois était assez conséquente. Depuis combien de temps n'avaient-ils pas vu une Inquisitrice au faîte de son pouvoir qui les écouterait afin de démêler les petites querelles perdurant depuis des mois voire des années. Installée sur une sorte de siège de bois grossier qui dans l'esprit de tous figurait un trône, Morag présidait à une sorte de tribunal qui se renouvelait sans cesse. Elle écoutait patiemment les petites plaidoiries de chacun prenant soin de rester objective et à chercher la vérité dans chaque parole et chaque intonation. A dire le vrai, personne n'aurait été assez fou pour mentir à celles qu'on appelait également Confesseurs. C'était peu dire qu'elles étaient craintes mais ici, dans cet endroit reculé, elles étaient surtout respectées pour la paix et la concorde civile qu'elles apportaient. Toutefois, la jeune fille savait qu'elle ne pourrait rester trop longtemps à la même place. Il suffisait d'une indiscrétion, d'un mot de trop, pour que les D'Haran apprennent sa présence et n'hésitent pas à envoyer un de leurs terribles quatuor. Elle était, de fait, dépendante de la bonne volonté et surtout de la fidélité de ses gens. Pour le moment, elle répondait à un dénommé Call qui débattait avec un boulanger du prix du pain trop élevé selon lui. Le moment du jugement était venu et tous deux attendaient que l'Inquisitrice prenne la parole pour les départager.

"Je sais que ce sont des temps difficiles pour chacun. L'hiver a été rude. De ce fait, les prix des céréales ont augmenté, le maître-boulanger a raison Call. Toutefois, ne serait-il pas possible d'en faire parvenir aux nécessiteux contre quelques petits travaux qui vous avanceraient. Ou contre quelques animaux abattus lors d'une chasse. Une sorte d'entraide qui, peut-être, permettrait de faire baisser le prix des pains. Ainsi, le boulanger ne dépendrait plus que de votre argent mais aussi de votre aide."

Après quelques secondes, le boulanger, brave homme, accepta la proposition de la jeune femme. Si on lui donnait un peu plus de viande, sans aucun doute, il pourrait baisser le prix de ses pains sans préjudice pour son assiette. Après des remerciements, les deux hommes partirent. Et le défilé continua. Les motifs étaient divers et souvent jugés triviaux par Morag. Mais elle savait également que de petites bisbilles pouvaient tourner en haines ancestrales préjudiciables aux intérêts de cette petite communauté. De plus, qui était-elle pour juger de ce qui était important ou non pour ces gens ? Elle possédait peut-être les prérogatives pour destituer un roi tyrannique mais ne s'estimait pas plus avancé par cela quand il s'agissait de voir au plus profond du cœur des Hommes. De temps à autre, elle jetait un regard sur les personnes dont les différents venaient d'être jugés afin de vérifier que tout se déroulait dans la paix. Morag laissait peu de choses au hasard. Ces jugements faisaient partie intégrale de sa mission même si elle déplorait le fait que ses déplacements constants lui laissent peu de latitude pour suivre les différents sur lesquels elle statuait. Heureusement, son autorité morale était incontestable. En ces temps troublés, la parole d'une Inquisitrice avait encore valeur de loi. Du moins dans les communautés qui restaient encore fidèles aux anciennes lois et le Créateur savait qu'il en restait de moins en moins. Alors autant donner le meilleur d'elle-même là où elle le pouvait encore.

"Peut-être que si vous éleviez une clôture entre vos deux parcelles, un tel problème ne se reproduirait plus. A vous deux, cela ne prendrait guère de temps et à l'avenir, chacun pourrait paisiblement vaquer à ses occupations. Comprends-moi bien Brendyr, je ne peux te rendre ce veau que la famille d'Alson a mangé. Mais à titre de compensation, ton fils et toi feraient bien d'inviter à partager les fruits de votre travail avec la famille de Brendyr, Alson. A la suite d'une journée passée à monter cette barrière par exemple."

Les deux hommes s'inclinèrent en remerciant la jeune femme. Deux autres personnes s'approchèrent respectueusement qui les accueillit par des paroles rituelles.

"Puisque vous acceptez de vous soumettre à la décision d'une Inquisitrice, je vous écoute."

Elle ne se rappelait plus combien de fois elle avait prononcé la formule au cours des deux jours qui avaient suivi son arrivée de nuit. Un message remis par un fidèle de la Résistance l'avait prévenu une semaine auparavant qu'on la demandait vers Ragevon. Elle s'était mise en chemin pour découvrir un village éloigné où elle avait été accueillie par d'autres guides qui œuvraient en silence pour le retour de la justice dans les Contrées du Milieu. Et immédiatement, elle s'était mise au travail ou plutôt à écouter les villageois. Alors qu'elle prenait une pause, un des guides, Emun, s'approcha d'elle.

Emun : "Confesseur, on vient de me prévenir que quelqu'un approchait. Il n'est pas du village. Il n'a pas l'air dangereux."

Morag : "Un D'Haran ? Ou un simple villageois."

L'autre ne sut que répondre. On avait vu le visiteur de loin. Impossible de donner une réponse précise. La jeune femme hocha la tête et décida d'attendre. Un seul soldat ne serait pas un problème et avec un peu de chance, ce ne serait qu'un simple villageois. Elle continua donc à recevoir ceux qui attendaient.

Led s'avancer sur le petit chemins vers la foule de personnes tous rassemblés autour d'un même point. Ledikus était seigneur de Tanimura mais sont apparence n'en laisser rien percevoir.

En effet il avait un simple t-shirt blanc assez sale et un pantalon noir usée. Ses long cheveux était emmêlés et cacher une bonne partie de sont visage. Une belle épée était accrocher à sa ceinture et un fouet lui entourer le torse. Une rumeurs qu'il avait entendue disait qu'une inquisitrice se trouver non loin de ce petit coin. En marchant il arriva à une assez longue queue de personne qui passer les uns après les autres devant l'inquisitrice. Ainsi la rumeur était vrai, une véritable inquisitrice comme peu il y avait encore dans le monde. Ledikus s'installa au bout de la queue et patienta pour avoir sont tour comme tout le monde. Plusieurs minutes plus tard lorsque ce fut sont tour il se posta devant la jeune femme en blanc.

Elle avait d'assez long cheveux blond et une tunique blanche , c'était la première fois qu'il voyez une inquisitrice. Il déplaça d'un geste ses mèches de cheveux vers un coté pour laisser apparaître sont visage devant la jeune femme puis il se mis à parler en regardant l'inquisitrice:

"Bonjour...Je me nomme Ledikus Zepplin je suis de Tanimura. "

Il fit une pause puis remarqua que le soleil c'était légèrement coucher et que la plupart des personnes qui faisait la queue était partit. Il avait chercher longtemps quelqu'un qui pourrait l'aider comme l'inquisitrice. Il ne savait pas si il était normal de faire la demande qu'il aller faire mais tant pis. Il avait une sorte de quête à accomplir et peut être que celle-ci pourrait changer des choses...
Il afficha un sourire malgré sa mine fatigués , il était partit de Tanimura depuis une semaine. Il avait confier le contrôle de la ville au conseil de Tanimura qu'il avait crée au cas ou il lui arriver quelques choses ou si il devait s'absenter.
Après s'être présenter à la jeune femme Led s'expliqua de la raison de sa venue:

"Je suis venue car je cherche une inquisitrice qui pourrait m'aider à trouver une personne...Bien sur j'ai déjà essayer de trouver cette personne mais un bon nombre de personne me mente et se prétendent être la personne que je recherche alors que ce n'est pas vraiment le cas...Vous pouvez m'aider à effectuer ma recherche et j'aimerais que vous partiez avec moi quelques jours pour effectuer cette tâches. J'ai de l'or en récompense et vous serait toujours la bienvenue dans mon château à Tanimura.Je comprendrais votre refus mais j'ai une proposition intéressante à faire à cette personne et cela pourrais changer la face de notre pays."

Effectivement, la personne annoncée par les villageois trop zélés n'était qu'un pauvre hère certes affublé d'une épée mais qui ne pouvait représenter aucune menace pour la jeune femme assise dans sa robe noire qui auditionnait les villageois. Morag, elle, ne sembla même pas remarquer la nouvelle présence continuant d'écouter les petites plaintes et les tracas quotidiens sans avoir l'air de s'ennuyer. Et pourtant...Même si elle savait qu'il faisait partie de ses attributions de faire régner la justice dans les Contrées, écouter ces pauvres requêtes était loin de l'intéresser. Bien sûr, elle leur souhaitait le meilleur mais tout de même...Destituer des souverains corrompus était tout à fait autre chose. Bien sûr, c'était à la Supérieure de l'Ordre que revenait ce genre de missions mais en ces temps troublés, Morag usait des mêmes prérogatives sans l'ombre d'un remords. Ces temps n'étaient plus à la demi-mesure pour réaffirmer la préséance des Inquisitrices dans les Contrées du Milieu.

Finalement, après maints verdicts et décisions prises, la file des villageois finit par s'éclaircir. L'homme seul s'approcha d'elle, son épée accrochée à sa hanche. Par réflexe, la jeune femme eût un bref mouvement de jambes pour s'assurer de la présence de ses épées courtes. Quoiqu'il soit folie de s'en prendre à une Inquisitrice dont le seul et simple toucher vous transformait en esclave obéissant pour la vie. L'homme, assez âgé, se présenta en peu de mots déclinant son identité et sa provenance. Ce qui provoqua un léger haussement de sourcils chez la femme qui lui faisait face.

"Tanimura..."

Si elle ne se trompait pas, c'était une ville de l'Ancien Monde bien loin des préoccupations des Contrées du Milieu. Un bref retour en arrière la renseigna. Le nom ne lui était pas inconnu, il devait sans doute être mentionné dans les annales qu'elle avait du feuilleter à Aydindril. Qu'avait donc à faire un habitant d'un pays si lointain avec elle...La réalité lui sauta aux yeux. Si il y avait une seule chose que les Inquisitrices étaient les seules à posséder était leur pouvoir si puissant et, dans certains cas, si utiles pour satisfaire les ambitions humaines.

Elle écouta silencieusement la proposition de Ledikus sans que les traits de son visage d'albâtre ne bougent d'un millimètre. Stoïque, elle choisit de laisser passer un certain laps de temps avant de répondre d'une voix sérieuse.

"Morag Bredyn", se présenta-t-elle en retour."L'or n'est pas ma préoccupation première et je n'ai rien à faire dans l'Ancien Monde. Toutefois, je suis au service de la vérité et d'elle seule. Pour me décider à quitter les populations qui ont besoin de mon aide, il faut d'abord que vous soyez franc avec moi. Qui cherchez-vous ? Et surtout, pour quelles raisons ? Il n'y a que cela qui m'importe."

La voix s'était faite plus profonde. Plus sèche également. Celle d'une femme habituée à commander et qui ne se reconnaissait l'égale d'aucun homme, fût-il souverain. Ainsi était le pouvoir des Inquisitrices dans les Contrées du Milieu. Elles étaient peut-être traquées, elles n'en restaient pas moins les femmes les plus révérées et les plus craintes des Contrées du Milieu. Il y avait également cette assurance en sa fonction et surtout en son pouvoir. L'homme pouvait bien lui mentir, il n'en était pas moins à portée de main pour qu'elle obtienne des aveux francs et absolument certains simplement en le confessant.